(Entretien) – Retrait des enfants de la rue : l’opération sera effective en mars

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Dans un entretien accordé au site lerepublicainsn, M. Niokhobaye Diouf est largement sur les initiatives multiples lancées par l’Etat du Sénégal pour la protection des enfants. Pour le Directeur de la promotion des droits de l’enfant, « la loi criminalisant les actes de viol et de pédophilie vient à son heure qu’il faut encourager, d’autant plus que malgré le dispositif pénal qui existait, nous avons constaté ces derniers temps à une recrudescence des violences basées sur les genres, notamment la violence faite aux femmes, aux filles »

Nous avons tous suivi les événements de Ndiagne avec les talibés enchaînés dans un daara. C’était assez une affaire qui a atterri au tribunal et qui a abouti à une condamnation. Juste après les faits, le gouvernement s’est rendu sur les lieux en ma personne sur instruction de Madame le ministre en charge de la production de l’enfant. Nous avons rencontré sur place les autorités administratives et religieuses et nous avons procédé également à une visite des lieux. Nous avons constaté quand même que c’était un daara qui avait toutes les conditions d’un daara acceptable. Sauf que cette pratique consistant à enchaîner les enfants est condamné par le loi. Et aux dires même de l’autorité religieuse trouvée sur place, il a été demandé au maître coranique de cesser ces pratiques. Parce qu’elles ne sont plus de mise dans notre société. Nous avons aussi sensibilisé sur l’existence d’une loi mais surtout sur le respect de la promotion des droits de l’enfant.


Le retrait des enfants de la rue : quelle est la suite du programme ?

C’est un programme lancé par le Président de la République qui s’adressait principalement au ministère en charge de la protection de l’enfant mais aussi accessoirement à d’autres ministères et directions. Nous nous sommes réunis autour d’un comité interministériel pour la mise en œuvre de cette directive présidentielle. C’est une directive axée sur six points qui concerne la protection de l’enfant principalement sur la directive numéro 4 qui appelle à un retrait définitif des enfants de la rue. Le groupe a travaillé sur la mise en œuvre du programme pour le démarrage du retrait des enfants de la rue à partir du mois de mars. Nous avons aussi rencontré plusieurs partenaires techniques et financiers, des organisations de la société civile, des acteurs communautaires… Madame le ministre Ndeye Saly Diop Dieng va rencontrer les familles religieuses, les institutions de la République, des autorités coutumières…. Nous avons aussi élaboré un plan de retrait partant du retrait, à la réinsertion, la médiation familiale…. Ce plan de retrait est aussi accompagné d’une campagne de communication et nous travaillons à l’élaboration des outils de communication.


Pour le cas des enfants venant de pays étrangers, qu’est ce qui est prévu ?

C’est vrai que lors de la première opération sur les 1585 enfants retirés de la rue, les 600 viennent de l’extérieur. Cela résulte de plusieurs facteurs comme la porosité de nos frontières et aussi la liberté de circulation des biens et des personnes dans l’espace et surtout la générosité des sénégalais à donner de l’aumône qui constitue un appât de gain facile à ces personnes qui exploitent les enfants sous l’angle de la mendicité. Faire traverser des enfants des frontières constitue une forme de traite qui est très visible. Au niveau de la CEDEAO nous avons mis en place un mécanisme de suivi et de coordination pour la protection des enfants en situation de mobilité. Ce mécanisme est dénommé réseau Afrique de l’Ouest qui regroupe l’ensemble des directions de la protection des enfants des 15 pays de la CEDEAO.  Et nous travaillons au tour des plans d’action communs au-delà au Sénégal.  Actuellement ce réseau est très actif au niveau de la sous-région avec l’identification et l’insertion des enfants.

Il a été récemment voté le projet de loi criminalisant les actes de viol et de pédophilie : quelle est votre réaction ?

C’est une loi qui vient à son heure qu’il faut encourager, d’autant plus que malgré le dispositif pénal qui existait, nous avons constaté ces derniers temps à une recrudescence des violences basées sur les genres, notamment la violence faite aux femmes, aux filles. Mais aussi, les viols qui sont souvent accompagnés de meurtres. La loi était portée par les organisations de femme, aussi par le ministère de la Femme, de la Famille et de la Protection de la Petite enfance, et l’Assemblée nationale l’a voté. Donc c’est une loi qui s’inscrit dans notre dispositif. Maintenant si des gens pensent que la loi est insuffisante, cela révèle d’une opinion. Je pense que la justice reste toujours justice et équilibre »

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