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Entre le président du Conseil départemental de Rufisque Souleymane Ndoye et le ministre d’Etat Ismaëla Madior Fall, c’est la guerre totale. Les deux candidats déclarés à la mairie de la ville de Rufisque se tirent dessus pour le contrôle de la bannière de la coalition Benno Bokk Yakaar. En attendant l’arbitrage du Président Macky Sall, c’est la guerre des tranchées entre les deux frères rivaux. Un « mortal kombat »

C’est la guerre totale entre Souleymane Ndoye, le président du conseil départemental et le ministre d’Etat Ismaëla Madior Fall ! Une bataille de positionnement pour l’investiture à la ville qui promet d’être âpre entre frères de l’Alliance pour la République à Rufisque. En attestent les échanges par presse interposée entre les deux frères rivaux en cette période très cruciale de pré investiture.

« Jusque-là, je pensais que M. Souleymane Ndoye était candidat au Conseil départemental. Parce que je sais qu’il a un mandat comme président du Conseil départemental. Il a eu à faire des choses. Je croyais qu’il allait rendre compte de sa gestion et solliciter un autre mandat. Moi, Ismaël Madior Fall, je n’ai jamais entendu Souleymane Ndoye déclarer sa candidature », avait indiqué le membre du secrétariat exécutif de l’Apr lors d’un bref entretien accordé au Témoin Quotidien.

Malgré la forte mobilisation, (3000 membres de différentes couches sociales selon Souleymane Ndoye) le camp du ministre d’Etat, Ismaëla Madior Fall, semble minimiser l’investiture de Souleymane Ndoye. Une intronisation que les partisans du ministre qualifient « d’escroquerie intellectuelle et politique » orchestrée par Souleymane Ndoye.
« BBY n’est pas une coalition fantôme composée d’un ramassis de mouvements à l’existence juridique incertaine, mais plutôt une grande coalition de coalitions de partis politiques représentés par des personnalités connues dans la commune », avait laissé entendre Matar Ndoye, proche de Madior Fall et chargé de mission à la Présidence qui rappelle à son ancien collaborateur ses résultats lors des élections précédentes dans son fief à Rufisque Ouest.

« C’est la meilleure preuve de son impopularité évidente qui est illustrée par ses contre-performances électorales dans sa commune », fulmine à ce propos Matar Ndoye pour inviter solennellement le Président Macky Sall à faire une enquête très sérieuse dans la ville de Rufisque.

La riposte fulgurante de Souleymane Ndoye
La réponse du président du Conseil départemental ne s’est pas fait attendre. Hors du pays pour des raisons professionnelles, Souleymane Ndoye a tenu tout de même à réagir suite à la sortie de l’ancien Garde des Sceaux, ministre de la Justice. « Il ne lui appartient pas de déterminer mon choix politique », répond-il sèchement. « Il (Ismaëla) appelle à des concertations alors que les coordinations communales de l’APR et de Bby, dirigées par des coordonnateurs, existent depuis 2014. Elles sont les portes d’entrée de BBY dans les communes de l’Est, du Nord, de l’Ouest et de la ville et sont officialisées en 2016 par le chef de l’État », rétorque à ce propos le député qui dénonce la démarche solitaire de son rival à la ville.

« La candidature à la ville de Rufisque ne doit pas se limiter à une dualité entre lui et moi. Ce sont des comportements pareils qui avaient fait perdre à la coalition Bby les élections de 2014 pour lesquelles il n’a pas été un acteur », a précisé Souleymane Ndoye. Et de revenir à la charge : « Comme en atteste sa non implication dans le dispositif de Bby en 2019 lors de l’élection présidentielle. Aujourd’hui, appeler à des concertations est une aberration. Je l’invite au respect des coordinations qui existent depuis 2014. Il doit respecter les autres candidats à la candidature qui sont tous membres de la coalition Bby à savoir : l’honorable député Seydou Diouf, Doudou Meissa, ou encore le maire Albé Ndoye. Tous ont le même mérite politique et la même légitimité », a déclaré Souleymane Ndoye.

Le président du Conseil départemental a en outre décrié le comportement du constitutionaliste. Une attitude dissidente qui, selon lui, va impacter sur la coalition présidentielle à Rufisque. « Son comportement, depuis son entrée en politique en 2017, est facteur de division avec des invectives et des insultes portées par des membres de son entourage. Ceci remet en cause les choix des populations qui se sont déjà prononcées », ajoute-t-il.

A noter que le maire apériste de Rufisque-Est avait lui aussi déclaré sa candidature pour la ville. Boubacar Albé Ndoye tout comme ses camarades de parti, Souleymane Ndoye et Ismaëla Madior Fall, veulent remplacer l’actuel maire libéral Daouda Niang. Dans les états-majors des candidats déclarés, l’on affirme aller à la conquête avec ou sans la bénédiction des instances régulières de Bby.

L’arbitrage du chef de l’Etat Macky Sall est attendu à Rufisque où d’autres candidats ne sont pas à exclure dans les jours à venir. Dans tous les cas, malgré les déclarations du ministre d’Etat, la bataille aura bien lieu à Rufisque. Reste à savoir qui y laissera des plumes, rapporte le correspondant du journal Le Témoin à Rufisque.

Pressafrik.com

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