Tous ceux qui croient que la « sale » décision du conseil de discipline du 30 novembre 2020 entamera notre détermination à mener jusqu’au bout le combat du juge TELIKO pour l’indépendance de la justice en feront pour leurs frais : « Les tyrans ne sont grands que parce que nous sommes à genoux » Etienne de la Boétie.
On peut échapper à l’esclavage, mais jamais à plusieurs années de domestication, un dressage organisé du corps et de l’esprit destiné à servir un seul but : l’obéissance. Dans un ouvrage « le discours de la servitude volontaire », Etienne de la Boétie s’étonnait de voir que « des hommes, misérablement asservis, et soumis tête baissée, à un joug déplorable, pouvaient être fascinés par la tyrannie d’un homme qu’ils ne devraient point redouter, et qui est, envers eux, inhumain et cruel ».
Par lâcheté, cupidité et inertie, des magistrats du conseil de discipline (pas tous) ont sacrifié le juge TELIKO pour faire plaisir au Prince Sall qui a décidé de les asservir.
En dépit de garanties constitutionnelles d’indépendance consacrées par les textes pour les magistrats et notamment l’article 90 de la charte suprême qui dispose que « Les juges ne sont soumis qu’à l’autorité de la loi dans l’exercice de leurs fonctions », des magistrats du conseil de discipline du CSM se sont comportés comme une bande de froussards, un ramassis de gredins.
Dans l’affaire TELIKO, les magistrats du conseil de discipline devaient choisir entre la liberté et la soumission : ils ont choisi le déshonneur et la soumission, se livrant pieds et poings liés au pouvoir exécutif.
Les logiques de carrière, la volonté de bénéficier de privilèges, de postes juteux, et d’avantages matériels n’expliquent pas tout : il y a dans la magistrature sénégalaise, des esprits faibles, parfaitement aptes à la soumission. Des magistrats du conseil de discipline ont estimé que le président TELIKO a violé son obligation de réserve et prononcé un blâme à son encontre (une sanction du premier degré –cf article 20 de la loi organique n° 2017-10 du 17 janvier 2017 portant Statut des magistrats). Il faudra identifier tous les traitres qui se sont prononcés pour la sanction. Le Juge TELIKO devrait démissionner de la Présidence de l’UMS. Car, lorsque des magistrats (en tant que Président de l’UMS, TELIKO représente tous les magistrats y compris les juges du Conseil de discipline) se comportent comme des félons et sont capables de donner un tel coup de JARNAC à un de leurs pairs ; ils ne méritent pas que TELIKO défende leurs intérêts moraux, matériels et professionnels. Lorsque des magistrats décident de se soumettre comme des valets, ils doivent en assumer les conséquences. Aux termes de l’article 18 de la Loi organique n° 2017-11 du 17 janvier 2017, portant organisation et fonctionnement du CSM « Le Conseil de discipline délibère à huis clos. Sa décision doit être motivée. Le magistrat mis en cause peut exercer un recours devant la cour suprême, hors la présence des magistrats de ladite cour ayant connu l’affaire ».Le juge TELIKO doit exercer un recours pour faire annuler la sanction prise par des magistrats indignes qui salissent le Sénégal (même s’il s’agit d’une sanction de premier degré).
L’affaire TELIKO sera portée devant les instances internationales appropriées. Il ne faut point en douter. Nous nous y emploierons avec détermination.
HONTE AUX MAGISTRATS TRAITRES ; Qu’ils soient couverts de honte et revêtus d’opprobre !
Cordialement
Seybani SOUGOU