A l’instar de la communauté internationale, le peuple sénégalais est
entrain de vivre une des tragédies les plus marquantes de son histoire.
Cette tragédie que les sociétés humaines ont vite fait de traduire sous
le vocable Covid-19 exprime un total consensus sur l’ampleur de ce fléau
dimensionnel. La promptitude avec laquelle les spécialistes de la santé ont travaillé à l’unisson pour concevoir cette batterie de mesures est tout aussi significative de la volonté de cerner très tôt ou à tout le moins d’endiguer plus efficacement cette pandémie humaine.
Notre école, en tant qu’agrégat social de premier ordre, ne pouvait pas
manquer de constituer hélas, un terreau fertile pour la propagation de cette
pernicieuse maladie.
C’est dans ce contexte et sous les lentilles de ce climat délétère qu’il
faut apprécier l’engagement et la prise de risques de cette catégorie
professionnelle plus en contact avec les foyers porteurs dans ce domaine.
C’est à l’aune de tout cela, qu’il convient de mesurer l’impact de cet
engagement dans ce qu’il faut appeler désormais l’opération de sauvetage de cette année scolaire qui aura été riche en rebondissements de tous ordres. Je n’insisterai pas outre mesure sur les multiples séquences qui
auraient pu compromettre son aboutissement heureux.
Sous ce rapport, il importe de rappeler les péripéties qui ont jalonné
cette première reprise avortée mais aussi le redémarrage qui a suivi avec son lot de stigmatisations portées à l’endroit de certains enseignants, perçus
comme des agents potentiels de propagation du virus.
A ce stade de notre développement, il est intéressant de rappeler, pour
s’en réjouir, le comportement hautement patriotique des enseignants qui,
armés d’un moral de fer, ont réussi à faire face à des situations, sans
courber l’échine. Tout comme ils ont su s’adapter aux questions techniques liées au réaménagement des modalités d’intervention inhérentes à la situation de la Covid-19 avec cette série de mesures restrictives.
Au demeurant, les enseignants de ce pays, aux côtés des acteurs de la
santé et de l’Etat ont dû consentir des efforts conséquents pour sauver
l’essentiel.
A titre d’illustration, nous évoquerons ces images émouvantes qui
défilent encore dans nos esprits ; images d’enseignants pataugeant dans
l’eau avec des épreuves d’examen en main dans le seul but d’assurer leur
meilleure administration afin de garantir le respect des exigences d’horaires et de fiabilité.
Fort de tout cela, on peut, sans risque d’être démenti, dire que les
enseignants de ce pays ont une haute conscience de nos priorités et
s’évertuent chaque jour contre vents et marées à traduire en actes concrètes cette préoccupation essentielle.
Ce n’est donc pas une clause de style si, parlant des enseignants, nous
avons choisi ce titre honorifique propre aux auteurs de grande épopée.
Parce qu’encore la Covid-19 a été un prétexte commode pour permettre
aux enseignants de dévoiler leur sens élevé des responsabilités, d’abnégation face au devoir qui les interpelle.
Cela, d’autant plus que les enseignants se sont engagés avec cette
reprise à un moment où, de l’avis des experts de la santé, le Sénégal n’avait
pas encore atteint le pic de cette pandémie.
Les enseignants du Sénégal constituent, à n’en point douter, une
vaillante armée engagée au service du développement intégral de ce pays .
Ils représentent, sous ce rapport, une rampe de lancement pour toutes
les initiatives porteuses.
A ce titre, ils méritent de la nation toute entière le respect et une totale
considération. Car, ils sont à loger dans la même enseigne que le soldat au front, chargé de veiller sur la sécurité et l’intégrité physique du citoyen.
Aussi, le temps est venu pour que la nation sénégalaise restitue pleinement
à l’enseignant toute l’importance qui s’attache à cette noble mission.
Serigne Falilou SECK, Chargé de com CRFPE de Louga