Oui nous sommes trop émotifs, très émotionnels !
Africains d’ici et d’ailleurs, depuis quelques heures, notre histoire politique commune semble nous montrer des faits connus, reconnus tels des films qu’on regarde pour la première fois mais qui donnent l’impression d’avoir déjà été vus. Ce coup d’état guinéen, le 200eme en son genre depuis 1960, majoritairement dans l’espace dit francophone, vient allonger la longue et malheureuse liste des faits cités un peu plus haut. Donc les mêmes faits , les mêmes effets!
Depuis, un vent de messages pollue notre atmosphère, les uns plus incroyables que les autres. J’ai choisi de battre en retraite et de procéder à une analyse objective mais toute aussi constructive de ces situations. C’est connu de tous que le President ou si je dois dire, l’ancien President Condé, était un adepte de la politique d’étouffement. Il a dernièrement mis son pays dans un isolement sans précédant en fermant par sa seule et inconcevable initiative ses frontières et avec le Senegal mais aussi l’Angola. Connaissant la forte communauté guinéenne qui vit dans ces pays, une telle decision au-delà de mettre Condé à dos de ses homologues PR, donne raison à toutes ces critiques sur sa volonté de bien faire.
L’autre vérité publique est que la Guinée est un des pays les plus riches en ressources naturelles dans la sous-region. Malgré tout, elle est sûrement le pays le plus pauvre en terme de conditions de vie, du moins, dans la sous-region. Hier espoir, le Président Condé était devenu un Cesar. Malgré, les organisations communautaires et africaines se sont laissées faire. N’empêche, mon analyse se veut objective. Elle veut rester légaliste et démocrate. Ce coup d’état, à l’image des autres qui l’ont précédé, non seulement met à nu la mauvaise gouvernance dans nos pays, mais il ramène la fameuse question du modèle démocratique mis en place en Afrique après les « pseudo-indépendances » Ainsi, des remarques fondamentales bien qu’évidentes retiennent mon attention.
D’abord à voir des « concitoyens sénégalais » jubiler et souhaiter ce même sort à notre pays, l’un des exceptions qui n’ont pas encore connu de coup l’état militaire en compagnie du Cap Vert me fait réfléchir deux fois sur l’espoir que j’avais en cette génération, la mienne. Modestement, je trouve qu’il y’a trop de sentimentalismes et manipulations chez nous. Ce qui est appelée la magie des réseaux sociaux risque de devenir le poison des liens sociaux. L’utilisation qu’on en fait nécessite une régulation efficace.
Notre rapport avec le désir du pouvoir devient de plus en plus complexe pour ne pas dire qu’il envoûte. Oui le Pouvoir rend fou, le désir intense du pouvoir aussi. Ensuite, oui la démocratie c’est la volonté du peuple. Elle est aussi le respect des règles qui encadrent cette volonté populaire. Un coup d’état reste un coup d’état, qu’il soit constitutionnel ou militaire. C’est un acte à condamner, vigoureusement.
Par ailleurs, depuis les indépendances, aucun pays africain n’est sorti d’un coup d’état militaire avec une démocratie majeure avec un niveau de vie totalement different du niveau de base. Pour moi, le veritable souci, à côté de la sécurité
Ailleurs, la règle de droit est aussi le fruit d’une circonstance, d’une histoire. Chez nous, elle est dans la plupart des cas le fruit des discours de bureau ou du copie-collé.
Ils ont pensé leur droit, nous nous avons transposé notre droit positif interne. Un defi se trouve ici: Ôsons innover! Le modèle de structuration et de gouvernance africain nécessite une véritable réflexion. On est tenté de dire qu’il ne prend en compte ni nos réalités socio-culturelles encore moins nos besoins de développement.
Je ne suis pas entrain de cautionner un quelconque revirement constitutionnel. Je ne suis pas non plus entrain de dire que le droit appliqué chez nous n’est pas bon. Ce que je propose modestement c’est qu’on revoit nos textes en fonction de nos aspirations politiques, économiques et sociales bref qu’on les améliore en substance. Les autres dit pays développés n’ont pas réussi à bâtir des economies fortes en respectant cette démocratie telle qu’elle est décrite aujourd’hui avec une limitation de mandat.
L’Afrique peut et doit repenser son modèle de gouvernance démocratique !
Ngom Ablaye, africain du Sénégal !