Le républicain

Diamniadio en Arrondissement, une commune défavorisée! (Par Alhousseynou SOW, Géographe)

Le projet de découpage administratif de la région de Dakar ne finit toujours pas à faire des victimes. Située dans l’axe Dakar-Thiès-Mbour avec une position géographique très avantageuse sur le reste des autres contrées. La commune de Diamniadio créée en 2002, est à 30km de la capitale Sénégalaise et à 15mn de l’Aéroport International Blaise Diagne (AIBD), continue de subir des pressions sans doute dues à sa position géostratégique et sa réserve foncière importante. Elle fait face à toutes tentations.
Jadis, Diamniadio faisait partie de la commune de Sebikotane. Avec la création de la communauté rurale de Yene en 1996, elle est rattachée à cette dernière et abritait le chef lieu d’arrondissement de la communauté rurale. Ensuite, elle a été rattachée à l’arrondissement de Bambilor qui administre les communes limitrophes de Yene et Sendou. Un choix impertinent du fait que certains citoyens traversaient deux voire trois communes avant d’accéder au chef lieu de l’arrondissement de Bambilor sis à Sangalkam alors que le principe de la décentralisation est le rapprochement de l’administration des administrés. Une incohérence qu’il fallait corriger. L’Etat dans son projet de découpage administratif l’a compris et a créé le nouveau arrondissement de Diamniadio qui englobe les communes de Diamniadio, Sebikotane et Yene avec Diamniadio comme chef lieu de l’arrondissement. Un choix pertinent surtout pour la commune de Yene où les habitants traversaient les communes de Diamniadio, Bargny et Rufisque avant d’accéder à l’arrondissement de Bambilor. Ce choix permet au Sous-Préfet de l’arrondissement d’être dans un territoire carrefour où il peut intervenir, au besoin, dans les meilleurs délais selon ses attributions.
Ainsi, l’avantage pour Diamniadio d’abriter le chef lieu d’arrondissement demeure simplement le rapprochement de l’autorité administrative des administrés et la célérité des interventions en cas de besoin. Ainsi, nous pouvons dire qu’il a pour rôle:

Eu égard à ce qui précède, la réforme de l’acte 3 de la décentralisation s’inscrit dans une dynamique de l’aménagement du territoire. Ce dernier a pour objectif d’assurer et de garantir le développement équilibré et harmonieux des territoires dans ses dimensions économiques, sociales et environnementales. L’Etat comme acteur central mène des politiques de développement régional pour lutter contre les disparités territoriales. La réforme doit aboutir à terme à une cohérence du territoire, une lisibilité des échelles de gouvernance et une amélioration des mécanismes de financement du développement.
Cependant, le principal problème de cette réforme se situe dans sa deuxième phase, au niveau des limites des communes, des limites des départements et même de la ville. Les limites physiques de la ville, qui, d’après certains sont inexistantes du fait de son caractère beaucoup plus sociale que territorial (physique). Raison pour laquelle les autorités dans la reforme veulent la suppression de la ville de Dakar conséquente de la suppression du poste de maire de la ville …etc.
Ce problème national, très difficile à régler n’échappe pas Diamniadio.
Une commune qui est annexée depuis un certains temps par les communes limitrophes de Yene, Bargny, Sendou, Bambilor et Sebikotane. L’installation de l’usine FABRIMETAL entre Sebi-Ponty et Sebikotane a fait des victimes car des populations attributaires de parcelles ont perdu les leurs en faveur de la deuxième zone industrielle de Sébikotane installée dans cette zone. A Ndoyenne, la quasi-totalité des investissements a été réalisée par la commune Diamniadio alors que l’inexistence d’une voie de desserte dans cette zone, qui, pour rallier le quartier, il faudra aller jusqu’à Sebikotane, ne simplifie pas les choses. Dès lors, ce quartier est plus connecté à sebikotane qu’à Diamniadio. Les données récentes officielles ou non, cartographiées et qui fixent les limites de la commune démontrent à suffisance le rétrécissement de la commune de Diamniadio de part et d’autres. Le défis majeur de l’administration locale devrait être de veiller comme il leur a été légué le territoire communal et de le léguer ainsi, aux générations futures.
D’après G. DARIER et Ph. GRAND: « Le territoire est un espace, un support d’une identité collective, un espace peuplé, exploité et productif, un espace fonctionnel, organisé par des réseaux, maillé et hiérarchisé et un espace institutionnel dominé par un pouvoir et borné par des frontières, des limites matérialisées. » Dès lors, La matérialisation de ces limites ne doit pas permettre à l’Etat de modifier le territoire de certaines communes malgré le manque de réseaux , l’absence de leadership local et politique ou bien même l’incompétence tant décriée par les administrés d’une administration locale qui agonise et qui ne s’altère que d’échec et déroute administrative.

J.M. MIOSSEC stipule : « Le territoire est une portion finie de l’espace terrestre, appropriée par ses habitants; c’est à dire une aire de développement, d’aménagement et de gestion de taille variable, un échelon et un cadre de vie, en articulation avec les autres protagonistes, une réponse aux besoins et aux aspirations de leurs concitoyens. » Ainsi, les aspirations des populations des quartiers périphériques de Ndoukhoura, de yam et de Ndoyenne sont:

Sur le plan économique, les millions investis dans ces quartiers par l’administration locale ne vont plus profiter à la commune car depuis des années le conseil municipal délibère dans ces contrées et des réalisations moindres soient-elles y ont été faites. La perte de ces quartiers influera manifestement sur la hausse du budget sur la taxe du foncier bâtit et non bâtit et sur la fiscalité communale …etc.

Alhousseynou SOW, Géographe

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