Alors que Idrissa Seck fait dans la langue de bois et que Ousmane Sonko a donné rendez-vous dans la soirée de ce mardi pour une déclaration officielle, Khalifa Sall et Taxawu Senegaal ont réagi à la recrudescence de l’émigration clandestine au Sénégal et aux dizaines de morts déjà enregistrées.
Selon eux, le scénario était déjà écrit d’avance, vu l’échec du Gouvernement dans ses politiques d’emploi. « Malheureusement, le pire est écrit d’avance pour une grande partie de notre jeunesse que la faillite du système éducatif, le chômage endémique et le désœuvrement conduisent à une mort certaine sur les routes maritimes de la désespérance« , lit-on d’emblée dans leur déclaration parvenue à PressAfrik, après les présentations de condoléances d’usage aux familles des victimes.
Ensuite, Taxawu Senegaal accuse sans aucune nuance Macky Sall et son régime d’être responsable de ces tragédies en haute mer. « La mort de ces jeunes et d’autres avant eux dans une indifférence coupable des autorités est une tragédie qui accable le pouvoir en place. En effet, malgré ses slogans creux sur l’emploi et des milliards enfouis dans des programmes fumeux, le Gouvernement n’arrive toujours pas à apporter des réponses au désespoir de notre jeunesse. Puisqu’aucune solution ne peut plus être attendue de ce Gouvernement incompétent, la jeunesse sénégalaise doit investir les sphères de décisions pour exiger des politiques publiques conformes à ses aspirations et pour leur imprimer une direction conforme à notre ambition commune d’un Sénégal de démocratie, de liberté, de progrès humain et de justice sociale« , affirment Khalifa Sall et les siens.
Pour finir, Taxawu Senegaal a appelé les Etats européens à revoir leur dispositif sécuritaire en mer pour freiner le phénomène de la migration clandestine et à privilégier un partenariat gagnant-gagnant avec les pays africains d’où viennent ces jeunes.
« La mort de ces jeunes et d’autres avant eux est également une véritable catastrophe humanitaire qui interpelle l’Europe. En effet, comme le terrorisme et la crise économique, la migration clandestine fait partie intégrante d’une crise globale qu’il faut traiter avec humanité en privilégiant des réponses fondées sur une gestion concertée prenant en compte ses causes, manifestations et effets. Dès lors que la répression aveugle et l’approche sécuritaire à travers des dispositifs tels que le FRONTEX se sont révélés inefficaces pour arrêter ces hordes de jeunes, la solution ne peut résulter que d’une coopération soutenue entre pays d’origine et pays de destination pour promouvoir une véritable politique de co-développement porteuse d’opportunités et de perspectives d’une vie meilleure pour les jeunes« , conclut le texte.