Fête du travail : La déclaration du PIT/SÉNÉGAL

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Pour une deuxième année consécutive, le 1er Mai se déroule dans un contexte de pandémie. En effet, le coronavirus continue de sévir dans nombre de pays du monde, maintenant le système capitaliste libéral dans une crise économique et sociale sans précédent, là où les pays du capitalisme d’Etat, la Chine notamment, ont pu le juguler relativement rapidement, renouant avec une forte croissance leur permettant de réduire le chômage et de vaincre la pauvreté.

Pour l’OIT, plus de 250 millions d’emplois ont été perdus en 2020 et 130 millions risquent de l’être pour cette année !

Par ailleurs, la Covid 19 a entrainé l’effondrement du système de santé de beaucoup de pays, révélant la vulnérabilité des plus grandes économies du capitalisme libéral, incapables de maitriser la propagation du virus. Un virus qui, au quotidien, provoque des dizaines de milliers de morts.

Il se trouve que c’est sur le fond de cette détresse des travailleurs et des couches populaires que le grand capital continue, plus que jamais, à engranger des super profits, creusant davantage les inégalités sociales dans les pays du nord et entre ces derniers et une bonne partie du reste du monde.

La production de vaccins, pouvant contribuer à mettre fin à cette pandémie a paradoxalement rallumé le reflexe égoïste des grandes puissances occidentales. Celles-ci, en dépit des enseignements de la Covid 19 – qui montre combien le sort de l’humanité est lié-   privilégient sans fard leurs propres populations, tout en menant une guerre géopolitique contre la Chine et la Russie, aux fins d’empêcher leurs populations et celles des pays en développement d’accéder aux vaccins chinois ou russes.

A la vérité, depuis la fin de la deuxième guerre mondiale, rarement l’humanité a été confrontée à cette face si hideuse des grandes puissances du capitalisme libéral pour qui ne compte que le profit et rien que le profit !

Cette pandémie a brisé, au Sénégal, la trajectoire de croissance économique, de création d’emplois, de réduction de la pauvreté et des inégalités sociales entamée depuis 2014 avec l’adoption du « Plan Sénégal Emergent ». Un PSE qui avait amorcé le retour significatif et progressif de l’Etat dans l’Economie et dans la répartition des richesses. 

C’est ainsi qu’avec une croissance moyenne de 6% entre 2014 et 2019, le SMIG mensuel, qui était de 36 243 Fcfa dans le secteur privé moderne de l’économie nationale, a atteint 58 900 Frs CFA au 1er décembre 2019, soit une augmentation de 26 657 frs CFA, ou de 82,6%. La pension minimale de retraite a été augmentée de 40%, c’est-à-dire portée à 35 518 Frs CFA, soit à 98% du SMIG de 2018.

C’est cette dynamique que la pandémie, survenue au Sénégal en mars 2020, a stoppé sans pour autant plonger le pays dans la récession et le chaos sanitaire. Et ceci, en dépit des prévisions particulièrement alarmistes des Institutions de Bretton Woods, de l’Union Européenne et de l’OMS dans ces domaines…

C’est ainsi que le PIB réel a connu une croissance de 1,5% grâce au secteur primaire avec une hausse de 11,5%,  au secteur tertiaire avec 3,1% et, dans une moindre mesure, du secondaire avec 0,8%.

Le professionnalisme du corps médical sénégalais, son engagement patriotique sans faille, conjugués au large consensus national qui s’est dégagé autour du Chef de l’Etat, ont permis à l’ambitieux « Plan de Résilience », adopté par le gouvernement du Président Macky Sall, d’atteindre ses objectifs, suscitant l’admiration de par le monde. Aussi, en ce 1er mai historique pour notre peuple, le PIT exprime toute sa fierté à tout le corps médical sénégalais et lui renouvelle toute sa gratitude.

Il convient de relever pour le déplorer que face à ce reflexe patriotique du monde du travail sénégalais, le Patronat, en dépit du puissant soutien qu’il a reçu du « Plan de Résilience », n’a pas hésité à reconduire son réflexe étroit et égoïste de classe, en procédant à une réduction drastique de 6,7% du nombre de travailleurs salariés par rapport à 2019, alors que le nombre d’heures travaillées par semaine n’a diminué que de 0,3% par rapport à 2019. Et ce même patronat a diminué la masse salariale de 2,3% !

Un comportement qui contraste fortement avec celui des sénégalais de la diaspora qui, nonobstant les énormes difficultés qu’ils  vivent dans les grandes puissances occidentales en proie à une crise économique et sociale d’une ampleur jamais égalée, n’ont pas hésité à augmenter les transferts de fonds à leurs parents. Des transferts qui ont atteint, selon l’ANSD, un montant de 1192,8 milliards de frs CFA en 2020, contre 1083,9 milliards en 2019, soit une augmentation de 10% !

Nos compatriotes contredisent ainsi, dans les faits, la Banque Centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest qui tablait sur une baisse de 30%de leurs transferts en 2020…

A cet élan de solidarité des sénégalais de la diaspora qui ont aussi bénéficié du « Fonds de Solidarité Nationale » adopté par le gouvernement, s’est ajouté un apport important du même gouvernement au secteur public

En effet, en dépit de son choix de renoncer à certaines ressources fiscales pour contribuer au financement des entreprises dans le cadre du «Plan de résilience», les effectifs dans la fonction publique ont augmenté de 5,3% par rapport à 2019, portant la masse salariale à 804,1 milliards, soit une hausse de 9,7%.

Il n’en reste pas moins qu’au Sénégal 40% des actifs travaillent dans le secteur informel, notamment dans les sous -secteurs les plus impactés par la pandémie que sont le commerce de détail, les hôtels, restaurants et l’industrie de fabrication.

Ainsi, selon « Afro baromètre » dans son sondage de décembre 2020 et de Janvier 2021, 47% de la population attestent qu’un membre de leur ménage a perdu son emploi, son entreprise, ou sa principale source de revenus à cause de la pandémie.

Dans ces conditions où le revenu du travail représente, en moyenne, 67% du revenu des ménages, l’on peut mesurer l’ampleur du défi de l’emploi et de la solidarité nationale, pour améliorer le bien-être des Sénégalais. 

 Pour le PIT, c’est à l’aune de ce défi qu’il faut mesurer la portée du « Fonds de Solidarité Nationale » que, selon toujours le sondage sus -mentionné, 71% des individus interrogés affirment avoir reçu du gouvernement, même si 52% jugent la répartition de l’aide de l’Etat inéquitable.

Instruit de tout ce qui précède, le gouvernement vient d’adopter un « Programme d’urgence » de création de 443 000 emplois, dont le sous-projet décliné lors de la tenue d’un « Conseil Présidentiel » sur la question, a fait sortir un programme de 65 000 emplois jeunes et femmes pour 2021.

A ces créations d’emplois, s’ajoute un « volet entreprenariat » dont l’ambition est de promouvoir 353 000 « auto emplois ». 

Le PIT se félicite de cette réponse hardie du gouvernement en direction de l’emploi et de la justice sociale.

Le Parti de l’Indépendance et du Travail apprécie hautement le comportement citoyen du mouvement syndical sénégalais et appuie sa lutte contre toute violation, par le patronat, des droits des travailleurs, de même qu’il flétrit toute entrave à l’exécution des décisions de justice en faveur de ces travailleurs.  L’Etat de droit, au Sénégal, ne saurait s’arrêter à la porte de l’entreprise !

Pour une année syndicale de paix, de fraternité, de solidarité et de justice sociale dans le monde entier !

                                        Vive le 1er mai !

                                   Le Secrétariat du PIT/SENEGAL                                         Fait à Dakar le 30/4/2021

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