Pour ceux qui en doutaient encore, la Journée des Forces Armées, célébrée hier, a été la preuve tangible du retour de Ndamal Cayor auprès de Macky.
Idy y a fait sa première apparition publique en tant que Président du Conseil économique, social et environnemental (Cese). Une apparition qui a vite relancé la polémique sur son choix qui divise les Sénégalais.
Qu’à cela ne tienne, l’ancien Pm est de retour dans l’attelage gouvernemental et compte bien y rester. Mieux, il va en partager désormais le bilan, dans une démarche qui n’a pas apparemment révélé tous ses secrets.
La sérénité et la solennité qui caractérisent en général tout ce qui touche l’Armée ne nous ont empêchés de nous demander ce que le patron de Rewmi gagne dans tout cela. Car, ce qui est évident, c’est qu’il est en train de voir son image écornée par sa posture actuelle.
La question qui taraude le sénégalais lambda et qui alimente les conversations dans la rue est celle-ci : Que fait Idy au Cese ? Pis, certains croient savoir qu’il s’est tiré une balle dans le pied.
C’est ce qui nous fait penser que les longs mois de négociation entre les deux hommes ont été mis à profit pour mettre en place un plan dans lequel l’ancien Pm va jouer un rôle capital.
En effet, au regard de ce qui vient de se passer en Guinée et en Côte d’Ivoire, même si la Cedeao félicite les deux Président Alpha Condé et Alassane Ouattara, tout le monde sait qu’ils ont vaincu sans gloire.
Car, le simple fait d’avoir tripatouillé ou interprété en leur faveur les constitutions les a disqualifié, d’emblée. La violence post-électorale qui s’en est suivie a fini de discréditer des processus électoraux manifestement biaisés.
C’est pour cette raison en effet qu’aujourd’hui, même si personne n’en parle en dehors de quelques analystes, il est important de faire observer que ces situations ont fait réfléchir tous les Chefs d’Etat africains en exercice qui ne souhaitent pas s’inscrire dans cette dynamique.
Au Niger, le Président Mahamadou Issoufou a été on ne peut plus clair sur la question : Il ne fera pas de troisième mandat.
Au Sénégal, Macky souhaite entrer dans l’histoire par la grande porte. Et il ne saurait ignorer ce qui s’est passé avec l’ancien Président Abdoulaye Wade, dans un passé récent.
Donc, il fallait s’aménager une porte de sortie honorable en tenant compte de ses craintes qui sont liées naturellement à la protection de ses arrières pour éviter justement ce qui s’est passé en Mauritanie.
Donc, le schéma le plus probable, celui-là plausible, c’est de réunir la grande famille libérale et de donner suffisamment de gage à des leaders de poigne comme Idy, Oumar Sarr et bien d’autres afin d’assurer une forme de succession paisible.
A ce propos, ces derniers, pour montrer leur bonne foi, devraient s’engager dès maintenant. C’est ce qu’ils ont fait tout en sachant qu’ils seront la risée de tous.
Car, leur engagement actuel les rend comptable du bilan de Macky, ce qui va dissiper tout malentendu futur s’ils devraient, par exemple, être tentés de retourner dans l’opposition.
Bien sûr, c’est un scénario risqué pour tous, mais, c’est le seul qui s’offre aujourd’hui pour éviter le spectre du troisième mandat qui empêche la sous-région de retrouver une forme de stabilité qui est nécessaire pour affronter la bataille du développement.
Mais, l’inconnu dans cette équation, c’est la réaction du peuple. Car, comme nous le soupçonnons, Idrissa Seck est aujourd’hui le Plan B de Macky. Il en a certes la carrure et la stature, mais, il peut se faire rejeter par des électeurs heurtés et dégoûtés. C’est le risque qu’Idy et Macky sont en train de courir. L’ont-ils assez intégré ? C’est toute la question.
Car, en définitive, cette situation interpelle le degré de maturité du peuple, sa culture politique et république pour subir, presque toujours, les calculs politiques de leaders qui dressent les scénarii qui les arrangent sur son dos justement.
Si celui passe, Macky aura réussi une prouesse, celle d’avoir, jusqu’en 2024, imposé son diktat en restant maître du jeu, jusqu’au bout.
Assane Samb