La jeunesse à l’assaut des pirogues de la mort, l’échec est profond! (Par Alhousseynou SOW Géographe- Aménagiste)

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Les mouvements de population façonnent de plus en plus les sociétés contemporaines. La migration est définit comme un déplacement dans un espace mais s’applique souvent à un mouvement collectif sans esprit de retour. Elle est aussi un déplacement d’individus ou de populations d’un pays à un autre ou d’une région à une autre, pour des raisons économiques, politiques, sociales, environnementales ou culturelles:
– entre pays;
– à l’intérieur d’un pays;
– entre deux lieux situés sur un même territoire.
Il n’existe pas de définition acceptée de tous sur le plan international. Le migrant est une personne qui se déplace pour des raisons de connivence personnelle et sans intervention d’un facteur contraignant externe. Ainsi, il est à dissocier du réfugié ou de l’exilé. Les migrations ont toujours existé dans l’histoire de l’humanité:
– L’histoire des peuplements des USA;
– l’histoire des égyptiens, des hébreux, des phéniciens, des carthaginois, des grecs, des romains…
A cet effet, les migrations internationales se présentent sous deux aspects:
– L’immigration qui est l’entrée dans un pays étranger( le pays de destination) d’individus venant d’ailleurs;
– Et L’émigration qui consiste à sortir de son propre pays( le pays d’origine) pour aller s’installer dans un autre.
Au Sénégal, les jeunes font fassent à d’énormes pressions sociales et économiques historiques et sans précédentes et s’adonnent à l’émigration. D’une part, elle est exercée par l’esprit et le devoir de sortir de la misère et d’aider leurs parents, de leur prendre en charge, prennent les pirogues de la mort sous prétexte d’aller vers l’occident plus attractif et, ravagé par le COVID-19 conséquente de la création de niches d’emploi. Des corps sans vies humaines sont de plus en plus repêchés au large de la grande côte du pays. Les causes de cette émigration répulsives, à bien des égards, sont multiples: la pauvreté, les crises politiques, les désastres économiques, l’absence de programme d’accompagnement des jeunes qui vivent au jour le jour qui ne peuvent acheter ne serait ce qu’un comprimé si leur parent où proche est malade, le manque et une mauvaise politique de l’emploi de l’Etat et de ses démembrements, la misère, des organismes et des programmes quasiment inaccessibles pour le commun des mortels. D’autres part, la démission des parents et surtout le manque de tolérance de la société sénégalaise en pleine mutation, où le pauvre n’est plus respecté et est réduit à sa plus simple expression. Mais surtout la raréfaction de nos ressources halieutiques symbole d’une mauvaise politique nationaliste du secteur de la pêche. Nos pêcheurs se sentant à l’étranger chez eux, esquivent des balles dans les frontières maritimes alors que les chinois et les occidentaux accaparent nos ressources. C’est aussi l’attraction du mode de la vie occidental les différences de vie entre milieu d’origine et les sites d’accueil participent à l’attraction exercée sur les zones à faibles revenu. Tels sont les facteurs qui permettent à nos frères de braver la mer et d’embrasser la mort afin de s’en sortir économiquement.
Dans un pays où les politiques occupent l’actualité et animent le débat public par des positions démagogiques, partisanes et égoïstes qui nous divertissent. Où l’éducation, la science, le développement, la formation, la santé, l’innovation et la créativité est relégué au second plan; la pensée d’Emmanuel KANT, que nous rappeler le juge Keba MBAYE lors de son discours inaugural à l’université Cheikh Anta Diop, n’a jamais été aussi d’actualité: « Demandons nous ce que serait la vie si chacun faisait comme nous. Demandons nous ce que serait une société de délateur, de profiteurs, de voleurs de corrupteurs, de corrompus, d’indisciplinés, d’insouciants, d’égoïstes, de fraudeurs, la liste est longue mais la réponse est une société vouée à l’échec à la déchéance et à la misère matérielle et intellectuelle… etc. ». C’est cette société que nous semblons vivre. Une société où une jeunesse qui a perdu tout repère et tout espoir chez elle, tente de passer par une voie inimaginable, que nous récusons à juste titre et que nous appelons à plus de patience et d’initiative locale plutôt que de s’aventurer dans des voyages périlleux qui peuvent anéantir tout espoir. Cette jeunesse instruite qui est la température du monde, elle refroidit et ce dernier est entrain de s’en souffrir. Soyons tous les architectes de l’avenir de la jeunesse pour que leur situation s’améliore. Soyons patients avec elle mais aussi aidons la, à faire des projets, à créer des opportunités et de s’en sortir. Ensemble accompagnons la jeunesse qui est l’avenir et la force du pays.

Alhousseynou Sow

Géographe- Aménagiste

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