Le Comité des droits de l’homme (CDH) de l’ONU a épinglé l’Algérie dans le cadre de la plainte déposée par un ancien élément du polisario, M’Rabih Ahmed Mahmoud Adda, pour enlèvement et actes de torture et mauvais traitements qu’il a subis sur le territoire algérien, en représailles à ses activités dénonçant les violations des droits de l’homme dans les camps.
Le CDH a rendu un avis dans ce sens dans le cadre de la plainte déposée M’Rabih Ahmed Mahmoud Adda, contre l’Etat algérien dont les agents l’ont directement remis aux services de renseignement du polisario. Le comité rappelle que le plaignant résidait habituellement dans les camps de Tindouf, en Algérie. Après des études au Centre d’Algérie et en Libye l’auteur est revenu dans les camps en 1998 et a suivi une formation militaire dans une caserne de l’armée algérienne, avant d’être affecté dans une unité militaire. Depuis 2010, l’auteur vit du commerce du carburant de contrebande.
En mai 2011, le plaignant et plusieurs jeunes militants contestant l’autorité et les pratiques du polisario ont fondé un mouvement pour dénoncer de manière pacifique les atteintes aux droits fondamentaux des personnes séquestrées dans les camps de Tindouf. Depuis sa création, le mouvement a organisé plusieurs sit-in, appelant notamment au départ de la direction des séparatistes.
Il a fait l’objet d’une première arrestation le 26 mars 2013 et a été détenu trois jours par « les services de sécurité » dans les camps de Tindouf et subi des tortures et des mauvais traitements, ainsi que des menaces destinées à le dissuader d’arrêter ses activités politiques. Libéré le troisième jour, il a cependant continué durant toute l’année 2014 à mener des activités de contestation pacifique contre les agissements de la direction du polisario.
Dans une interview accordée au site mauritanien Errihan, l’activiste M’rabih ADDA a déclaré que la décision de l’Instance Onusienne est « historique et très important pour les sahraouis et la question du Sahara car l’ONU responsabilise le régime algérien officiellement et clairement quant aux crimes et représailles commises sur le sol algérien par les criminels du polisario depuis l’installation des camps en 1975 ».
Et d’ajouter « cette décision est un signal à tous les sahraouis pour les inciter à suivre les organismes et instances onusiennes pour se défendre et affronter les cadres polisariens responsables des exactions ».