Le républicain

Les partis et mouvements politiques anticipent les locales

Alors que la date des élections municipales et départementales, les joutes les plus proches, n’est  pas encore définitivement arrêtée mais seulement circonscrite dans une période ne pouvant dépasser le 28 mars 2021, le branle-bas de la mobilisation post-présidentielle semble prendre petit à petit ses marques, au niveau de certains états-majors politiques. Cela n’est pas loin d’être le cas pour le Pastef d’Ousmane Sonko qui est sur le point d’engager la deuxième phase de sa tournée dans le Nord du pays, après le départ de Saint-Louis. Idem pour le président Macky Sall, chef de file de la coalition Benno Bokk Yakaar qui annonce, à partir du 8 mars prochain, la reprise des Conseils des ministres délocalisés assimilés par ses opposants à de la campagne électorale déguisée. Ou même le Parti socialiste, encore groggy de son perte de son leader Ousmane Tanor Dieng, mais qui annonce une tournée de son Secrétariat exécutif national. Histoire de superviser la vente des cartes mais aussi de remobiliser les troupes pour continuer d’être la… « tête de pont de Bennoo ». En ligne de mire, les locales et la présidentielle de…2024.
 
L’heure de la précampagne électorale pour les élections municipales et départementales aurait-elle déjà sonné ? Initialement prévues en juin 2019, reportées au 1er décembre 2019  avant d’être finalement fixées pour au plus tard le 28 mars 2021, ces joutes municipales et départementales semblent pourtant dicter, après deux reports,  le calendrier des acteurs politiques sénégalais. Pour preuve, des tournées nationales sont en train d’être subrepticement annoncées ou déjà initiées par certains leaders politiques quand pour d’autres partis, le temps est à la remobilisation des forces après le « mortal kombat » de février 2019.
 
Parmi ces derniers, on peut citer en premier plan le leader de Pastef/Les Patriotes, Ousmane Sonko. Classé troisième lors de la dernière élection présidentielle avec plus de 15% des voix, l’ancien inspecteur radié de la fonction publique dont le parti politique vient de souffler ses six ans d’existence, le 4 janvier dernier, vient de boucler une tournée de quatre (04) jours dans le département de Saint-Louis. Ce premier déplacement post-élection présidentielle d’Ousmane Sonko, effectué du 10 au 13 janvier dernier, a été marqué par des caravanes dans plusieurs localités de ce département, des visites de courtoisie auprès de certaines autorités coutumières et religieuses  mais aussi des conférences publiques notamment sur l’érosion côtière, la brèche de Saint-Louis, les questions liées à la pêche, aux licences et à l’exploitation des ressources naturelles. Quand bien même le camp d’en face, en l’occurrence le pouvoir et ses affidés, a tenté de lui mettre des bâtons dans les roues, histoire de montrer que Saint-Louis est sa chasse gardée. Seulement, Ousmane Sonko n’est pas leader à se défiler au moindre imprévu et à peine cette première étape terminée, on annonçait du coté de son entourage qu’il allait bientôt reprendre la route pour la suite de ses tournées dans les autres localités du pays.
 
Outre le leader de Pastef, le président de la République, Macky Sall semble lui aussi sur le point de reprendre son bâton de pèlerin, via les Conseils des ministres décentralisés, pour réveiller la fibre marron beige de ses militants. Alors qu’il avait annoncé lors de sa rencontre avec des représentants de la presse le 31 décembre dernier, la reprise de ses rencontres gouvernementales délocalisées, le quotidien national «Le Soleil » révélait la date exacte et une partie du programme. Dans sa livraison du 14 janvier dernier, le Soleil annonçait ainsi que c’est dans le nord que le Président de la République et tête de pont de la coalition Bennoo Bokk Yaakaar allait débuter sa tournée en se rendant le 8 mars 2020, à Saint-Louis, puis à Podor, avant de clôturer son périple à Matam, le 12 février, par un Conseil des ministres délocalisé. Les opposants au Président ne manqueront certainement pas d’y voir encore  la marque pour les Locales qui se profilent d’une précampagne qui ne dit pas son nom.
 
Autre formation politique annoncée sur cette liste des tournées politiques à l’intérieur du pays dans les prochains jours, on note le Parti socialiste. S’exprimant le jeudi 16 janvier dernier, à la sortie de la 69e session du Secrétariat exécutif national du parti, Cheikh Seck rapporteur du jour du Sen, après avoir informé de la reprise des activités de mobilisation des militants, a annoncé par ailleurs une tournée du Secrétariat exécutif national auprès de toutes les structures qui rencontrent des difficultés dans la vente des cartes. Histoire de remettre sur pied un parti un peu en berne, des suites de la disparition de son leader des vingt dernières années. Mais surtout   de réactiver ses instances régionales pour reconfirmer son statut de tête de pont de la coalition Bennoo Bokk Yaakaar aux prochaines élections qui se profilent, les joutes municipales et départementales. Quand bien même la date  d’organisation de ces joutes locales reste encore suspendue aux concertations du dialogue national et à l’arbitrage du chef de l’Etat.
Quitter la version mobile