Mémorandum Manif’ de mars: le M2D décompte 13 morts, accule Macky et charge l’Etat

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​Le Mouvement pour la défense de la démocratie (M2D) a, mercredi 27 mai, présenté son mémorandum sur les événements dramatiques qui ont ensanglanté le Sénégal durant la période de février à mars 2021. Lequel document présente les causes et le déroulement des évènements. Le mouvement accuse l’Etat d’avoir usé de toutes les formes d’illégalité et de violences pour diligenter le dossier du député Ousmane Sonko suite à l’affaire l’opposant à la jeune masseuse, Adji Sarr.  

Pour expliquer ses accusations, le mouvement est revenu sur comment les droits de l’opposant et leader du Parti Pastef Les Patriotes ont été bafoués suite à l’éclatement de l’affaire Adji Sarr. « Malgré ces garanties constitutionnelles, le régime du Président Macky Sall a déployé les forces de police pour bloquer toutes les voies menant au domicile du député Ousmane Sonko. Beaucoup de ses soutiens et hôtes y ont été interdits d’accès, de même que certains responsables de son parti et ses alliés, entravant ainsi la liberté de réunion des instances de son parti », peut-on lire dans le document. 

Pis, déplore le mouvement : « Le droit à l’intimité du député et à l’inviolabilité de sa propriété privée ont été bafoués. Les services de l’Etat ont été déployés avec un système ultra sophistiqué d’espionnage, installé dans une fourgonnette stationnée, pendant des jours, aux abords puis devant le domicile du député Ousmane Sonko, pour filmer et enregistrer tout ce qui s’y passe ». 

Selon le M2D, « Macky Sall, est un « tueur en série » d’opposants politiques ». Et cela, s’explique selon lui, par « Cette série de violations des droits sacrés d’un citoyen, qui bénéficie d’une présomption d’innocence, député de surcroît, et l’ampleur des moyens mobilisés indiquent, sans l’ombre d’un doute, que ce complot a été ourdi au plus haut sommet de l’Etat ». 

 13 morts dénombrés lors des évènements

Dans le document, le M2D signale qu’un croisement des sources écrites, audiovisuelles et des réseaux sociaux et sites web autoriserait un nombre plus élevé de blessés et une catégorisation plus exacte à la fois des circonstances dans lesquelles se sont déroulés les incidents et des différences induites par le degré de gravité des blessures.

Toutefois, il souligne que « les volontaires du M2D ont établi une liste de plus de 60 blessés graves et 13 morts, âgés entre 12 et 35 ans, listés en annexe du présent document. En ce qui concerne les cas de tortures et de mauvais traitements, une prise en charge par des journalistes et des pigistes voire des envoyés spéciaux de médias internationaux a été signalée ».

Il poursuit : « Un bref survol des certificats de genre de mort des victimes tombées du fait de la brutalité de la répression indique que la plupart des victimes ont été tuées par balles. Une information vidéographique publiée par France 24 a montré un policier tenant en joue une jeune victime avant de tirer. Elle s’est écroulée aussitôt, ce qui montre, au moins dans ce cas précis, un meurtre commis de sang-froid par un membre des forces de sécurité. Sur la base de vidéo -reportages qui se passent de commentaires des journalistes ont pu noter des cas de violences qui exigent que toute la lumière soit faite sur les blessés et les morts ».

Composé de partis politiques, de mouvements citoyens, d’organisations de la société civile, d’activistes et de personnalités indépendantes, le M2D avaient envoyé des secouristes au coeur des malheureux évènements. Ces derniers « ont pu dénombrer, quant à eux, plus d’une centaine de blessés dont certains graves, allant de l’amputation d’un membre, à la perte d’un œil ou de capacités motrices. Les blessures graves ont souvent nécessité une intervention chirurgicale en milieu hospitalier », informe la même source.

Le mouvement exige la libération des personnes arrêtées lors des manifestations

​Mémorandum Manif' de mars: le M2D décompte 13 morts, accule Macky et charge l'Etat

Attaché aux principes qui fondent la démocratie et l’État de droit, le mouvement informe qu’elle reste ferme et ne compte pas renoncer aux droits conférés par la Constitution du Sénégal.

« Le M2D continue d’exiger de Macky Sall qu’il libère les prisonniers encore détenus à Diourbel et à Ziguinchor et qu’il respecte les droits constitutionnels d’Ousmane Sonko et de tous ceux qui s’opposent à sa politique », lance-t-il.

Dans son mémorandum, le M2D précise qu’il est déterminé à rendre justice aux victimes et à faire en sorte que tels crimes ne restent pas impunis et ne se reproduisent plus au Sénégal, le M2D.

Ce faisant, il « décide de poursuivre leurs auteurs et leur commanditaire, l’État du Sénégal, devant les juridictions nationales, régionales et internationales. Des plaintes sont en préparation à cet effet ».

Le M2D se félicite d’ores et déjà de la saisine de la Cour Pénale Internationale (CPI) par un collectif de Sénégalais de l’intérieur et de la diaspora et de l’envoi à cette Cour de nombreuses preuves matérielles des exactions commises par de nombreux Sénégalais.

« Le M2D apportera tout son concours à ces initiatives hautement patriotiques qui rentrent en droite ligne de la volonté du mouvement d’amener le maximum de Sénégalais à s’impliquer dans la défense de la démocratie et de l’Etat de droit ».

Press Afrik

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