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Une société qui se ment elle-même en faisant de l’argent le principal critère de la vertu ; une société incapable de souffrir de voir un de ses fils être souillé injustement par des affaires de mœurs, voilà le Sénégal.
C’est en fait la société sénégalaise qui est en train, de façon inconsciente, de faire sa propre analyse thérapeutique, pour parler comme Serigne Mor Mbaye, son propre Ndëp collectif. Cette affaire ne nous révèle pas seulement le degré de déliquescence de nos mœurs, elle est un miroir où chaque sénégalais peut se voir.
La façon désinvolte et très peu professionnelle dont en parle la presse ; la passion aveugle dont les politiques l’abordent ; les postures trop partisanes des intellectuels, celle des élites religieuses ; les contradictions flagrantes d’une certaine société civile ; la tendance morbide du citoyen sénégalais à ergoter avec bruit et fureur sur des problèmes dont il n’a qu’une connaissance superficielle ; la porosité et l’instabilité morales de certains chroniqueurs politiques, la pression de l’argent : voilà ! le portrait moral et politique de notre société a été esquissé par ce procès.
