Je m’interroge sur la portée du débat public au Sénégal . Nos réflexes, comme le fait de centrer presque toutes les discussions que ce soit dans les espaces publics, à la maison, sur les lieux de travail ou dans les établissements d’enseignement sur la politique, influencent nos modes de pensée. Cela crée un prisme de réflexion focalisé sur un seul sujet. Si la politique est essentielle, elle ne résume pas pour autant l’ensemble des défis auxquels nous faisons face. Ne devrions-nous pas nous efforcer d’aborder les enjeux populaires avec discernement, retenue et justesse, et de poser des limites là où elles s’imposent ?
Nos enfants, nos jeunes sœurs et frères méritent d’être initiés à des débats plus diversifiés et constructifs. N’ont-ils pas le droit de développer leur esprit en toute sérénité, libres d’une influence excessive qui, souvent, les cantonne à mémoriser des noms et à s’intéresser aux vies d’autres personnes ou à certains groupes socio-économiques — leurs biens, leurs réussites ou leurs échecs — comme si la vie se réduisait à ces modèles ?
- Qu’en est-il de leurs propres personnes, de leur état actuel, de leurs avenirs, de leurs personnalités singulières ? Ne sont-ils pas aussi importants que les idéaux qu’on leur présente comme incontournables, au risque d’en oublier ce qu’ils pourraient eux-mêmes accomplir