Si le régime du Président Bassirou Diomaye Faye recule d’un iota dans la traque des ces voleurs arrogants qui narguent le peuple, je le combattrai de toutes mes forces. L’habileté politique de Macky Sall aura consisté à exploiter sans état d’âme toutes les opportunités que l’exigence citoyenne de transparence et de reddition des comptes pouvait lui assurer.
Il faut voir comment certains vaincus de Mars 2024 envahissent les plateaux de télévision pour banaliser les crimes et les turpitudes du régime de Macky pour se rendre compte que ce pays marche sur sa tête. Hannah Arendt, à son époque déjà, dénonçait la banalité du mal, du vol et du crime, mais dans ce Senegal post Mars 2024, il y a pire : la béatification du vol et du crime.
La banalisation du vol a comme levier la polémique pour d’abord installer le doute, et ensuite la victimisation du criminel qui, réclame désormais « justice » et, puisqu’il est victime de harcèlement, la commisération de l’opinion. Contre-accusations pour diluer la gravité des fautes dont on est accusé ; location d’un bouffon pour inonder les médias de mensonges qui répugneraient même à la perfide de Satan ; mise en demeure des nouveaux accusés de se justifier.
On pourra toujours disserter sur la question de savoir si la reddition des comptes telle que pratiquée par le régime de Macky Sall était réellement une « demande sociale », mais les « dividendes » politiques qu’il en a tirées sont manifestes. Neutralisation de ses adversaires, diabolisation de son prédécesseur et bienfaiteur Me Abdoulaye Wade, infiltration de ses propres alliés, etc., on pourra toujours ergoter sur la moralité de la façon de faire la politique de Macky Sall, mais tout porte à croire qu’il s’est fixé des objectifs et a mobilisé la logistique politique requise.
Cette histoire de « réconciliation nationale » ne tient pas la route. Il y a deux choses sur lesquelles Macky Sall, le plus m’édiocre de l’histoire politique de ce pays n’a envisagé aucune limite raisonnable : la cruauté et le cynisme. Qu’est-ce qui a changé entre la période où on condamnait avec une férocité hystérique Karim Wade et Khalifa Sall et aujourd’hui ?