Gare routière de Rufisque : Chauffeurs et gérant ne roulent pas dans la même direction

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A la gare routière de Rufisque, 2ème autorisée dans la région de Dakar derrière les Baux maraîchers à convoyer des voyageurs à l’intérieur du pays, le décor est pitoyable. Tas d’ordures par-ci et par-là, épaves de voiture, mauvais état des toilettes, manque d’eau… Une situation qui a soulevé l’ire de chauffeurs exerçant dans la gare implantée à l’entrée de la ville. «En comparant la gare routière de Rufisque à celle des Baux maraîchers, tu te rends compte que dans la nôtre les choses ne marchent pas comme il le faut. Elle est très sale et la gestion reste à désirer», a indiqué Bocar Mar, un des chauffeurs ayant pris la parole lors d’une assemblée hier. Parlant des accessoires remis par le ministre du Transport lors de l’ouverture de la gare, il a signifié qu’ils ont disparu depuis longtemps. «Le matériel qu’avait laissé le ministre lorsqu’il était venu lors du lancement, c’est ce jour qu’on ne l’a plus revu. Il n’y a ni thermo flash ni lavoirs de mains», a-t-il assuré. Assane Guèye, autre chauffeur, y est allé encore plus fort, affirmant que l’argent injecté dans la gare routière ne profite en rien à l’infrastructure. «Le ministre est venu à la gare routière et a donné six millions de francs. Chaque voiture paye au quotidien une taxe et un mandat avant de partir. Malgré tout cet argent, la situation dans la gare est d’une extrême gravité. Depuis lors, la gare routière n’a été nettoyée qu’une seule fois», a-t-il dénoncé, tout en demandant des comptes aux responsables. «Qu’ils nous disent où est-ce qu’est allé tout cet argent ! Si cela continue, nous allons retenir les mandats», a soutenu M. Guèye tout en s’offusquant de la prolifération des cars clandestins qui pullulent le long de la route nationale.
Mis en cause par les chauffeurs, Fallou Samb, président de la gare routière, n’a pas manqué à réagir. Sur les six millions remis par le ministre, M. Samb de préciser : «On avait loué les services d’une agence de gardiennage pour gérer le personnel et les gens qui vont transiter au niveau de la gare routière. On les payait 650 mille francs par mois. On a vu que leur mission n’était pas bien accomplie. On a constaté qu’il y avait des épaves de voiture dans la gare et les gens entraient et sortaient comme ils voulaient, sans respecter le port du masque. C’est à la fin du mois de décembre qu’on a arrêté le contrat. Les preuves sont là.» Revenant sur l’insalubrité constatée, il a indexé les artisans qui, selon lui, font leurs dépannages partout dans la gare. Le président, qui souhaite faire de la gare un endroit accueillant, a annoncé le démarrage d’un projet qui va révolutionner leur outil de travail, en partenariat avec l’Afd. Il a aussi fait part de la mise sur pied d’un Comité de gestion et de suivi durant ce mois. Et pour surmonter le problème d’insalubrité, il a reconnu qu’un accord a été trouvé avec les services techniques de la mairie et l’Ucg. «Le maire a pris des arrêtés pour nous affecter 9 employés municipaux à travers les services techniques. Et l’Ucg s’est engagée dans le cadre de pourparlers à des opérations au quotidien pour enlever les ordures qui seront collectées sur des sites déjà identifiés», a expliqué Fallou Samb, non sans se désoler des cars clandestins évoqués par les chauffeurs. «Le transport irrégulier avec les cars clandestins gangrène le secteur et fait l’objet de critiques de toutes les gares routières du Sénégal. En ce qui nous concerne, on a interpellé le préfet et les maires. Et jusqu’à présent le phénomène perdure», a-t-il regretté en appelant les autorités à réagir pour éradiquer ce mal qui handicape les chauffeurs et les gares.

Le Quotidien

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