Secteur privé: Le réquisitoire sévère de la Banque mondiale

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En dépit des discours des autorités sur l’environnement des affaires, le secteur privé sénégalais reste très peu compétitif. 4 facteurs ont été identifiés par la Banque mondiale dans un rapport en avril 2020.

Le secteur privé a du mal à prendre son essor au Sénégal. Dans un rapport du groupe de la Banque mondiale en avril 2020, on s’inquiète du rôle peu important des privés. « Selon les données du dernier recensement général des entreprises (ANSD 2017), le secteur privé formel sénégalais est relativement petit, géographiquement concentré, ce qui accentue les inégalités spatiales, et manque de grandes entreprises capables de conduire la transformation structurelle vers des secteurs dans lesquels le Sénégal a un avantage comparatif », s’inquiète la Banque mondiale dans ce document intitulé « Diagnostic du secteur privé : Créer des marchés au Sénégal ».

Ainsi, 4 facteurs ont été identifiés comme bloquant l’expansion du secteur. La première est le rôle trop important encore occupé par l’Etat du Sénégal. L’institution qui semble inviter le Sénégal à plus de privatisation remarque une « persistante présence d’un grand nombre d’entreprises publiques au Sénégal ». Ce qui crée, d’après elle, des conditions de concurrence inégales.

Le cadre règlementaire, en dépit des améliorations reste « encore lourd » et « assez peu compétitif ». D’où l’importance du secteur informel qui représente 40% du Pib.

Le deuxième facteur est lié au financement. Si l’on en croit le rapport, pratiquement aucune catégorie d’entreprises ne bénéficie de financement de la part des banques. Moins du quart (22,6%) des firmes ont pu obtenir un crédit comparable au résultat moyen de l’Afrique subsaharienne (Ass). Et lorsqu’on obtient de la liquidité, les garanties sont disproportionnées par rapport au prêt.

« La valeur de la garantie requise est très élevée, en moyenne 271,7 % du prêt. Les grandes entreprises affichent un taux moyen de 160,7 %, tandis que les petites entreprises affichent un taux excessif de 428,7 % (Banque Mondiale 2017a) », se désole la Banque mondiale.

L’institution pense que c’est parce que la concurrence est limitée entre les banques, et la politique de l’Etat faible à ce niveau.

Le troisième facteur est lié à l’électricité. En plus de l’accès largement insuffisant, surtout en milieu rural, il y a surtout le problème des prix qui restent élevés en dépit des subventions de l’Etat. « Le coût moyen de l’électricité en 2018 était d’environ 0,24 dollar EU par kW/h, nettement supérieur à la référence mondiale de 0,10 dollar EU par kW/h », constate la Banque.

Le quatrième facteur est relatif à la connectivité physique et numérique. Dans le domaine du transport, le réquisitoire de la Banque est plus que sévère. « Le transport routier de marchandises, bien qu’il soit le moyen de transport le plus important au Sénégal, est en grande partie peu fiable et coûteux », affirme le rapport.

À titre illustratif, le document cite la moyenne de 600 morts par an et surtout le fait que les coûts du transport entre Dakar et Bamako font 30% de la valeur de la marchandise, là ou c’est 8 à 15% chez les concurrents.

Dans le domaine du numérique le coût d’accès reste élevé, sans oublier que le réseau « reste de mauvaise qualité ».

Et ce n’est pas tout. En effet, en plus de ces 4 principaux facteurs, la banque a identifié d’autres contraintes non négligeables. « La fiscalité, l’accès à la terre et les questions de main-d’œuvre sont des obstacles majeurs pour le secteur privé ».

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