2024: la présidentielle à mille inconnus

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A un peu plus de 4 années de la présidentielle de 2024, les acteurs politiques se livrent déjà à de feutrées stratégies et autres calculs politiques pour tirer leur épingle du jeu politique. Du président Macky Sall qui semble se baliser le terrain pour un troisième mandat, à Ousmane Sonko de Pastef/Les patriotes qui doit d’abord se tirer d’affaire dans cette histoire de 94 milliards de FCFA, en passant par le leader de Rewmi, Idrissa Seck qui cogite une grande coalition autour de sa personne, de l’amnistie ou de la réhabilitation possible de Karim Wade et de Khalifa Sall, sans oublier l’autre opposition qui se cherche dans le Congrès de la renaissance démocratique (Crd), 2024 s’annonce être l’année de tous les possibles.

Le débat sur le troisième mandat du président Macky Sall a fait couler beaucoup de salive, emportant même des collaborateurs du chef de l’Etat, en l’occurrence l’ancien Directeur des Sénégalais de l’extérieur, Sory Kaba, et l’ancien ministre conseiller, Moustapha Diakhaté limogés pour s’être prononcés en défaveur du troisième mandat. Mais, jusque-là, la question reste entière, dans la mesure où les juristes eux même restent divisés sur la possibilité ou pas pour le président Macky Sall de briguer le suffrage universel pour une troisième fois.

Si d’un côté, des constitutionnalistes comme Ameth Ndiaye estiment que ce serait «juridiquement impossible, politiquement trop risqué» pour le président Macky Sall de vouloir faire un troisième mandat, ou encore son collègue Ngouda Mboup qui brandit l’article L.27 qui stipule que «Nul ne peut exercer deux mandats consécutifs», d’autres à l’image du Professeur Babacar Guèye soutiennent que Macky Sall, peut être candidat en 2024, pour solliciter un nouveau mandat.

Le Professeur Gueye ajoute qu’une disposition transitoire devrait être inscrite dans la Constitution au cas où l’on ne souhaiterait pas que le Président demande un mandat de plus en 2024. Ce qui revient à dire que si le chef de l’Etat décidait de soumettre cette question aux «7 Sages», sa candidature pourrait passer au vu des cas précédents, notamment celui de l’ancien président Me Abdoulaye Wade. D’ailleurs, de l’histoire politique du pays l’on retient que le Conseil constitutionnel n’a jamais ramé à contre-courant de la volonté du président.

D’aucuns seraient tentés de demander aux populations de s’en tenir à la promesse faite par le chef de l’Etat lui-même de ne pas solliciter un autre mandat. Certes le président avait dit publiquement qu’il ne fera que deux mandats mais, les exemples de revirement font légion. Que dire de la promesse faite de réduire son premier mandat de sept à cinq, de sa promesse de ne jamais nommer par décret son frère Alioune Sall, ou encore de son engagement à mettre sur pied un gouvernement composé de 25 ministres, etc ? Autre chose, le chef de l’Etat a tout fait pour annihiler toute velléité visant à le suppléer au sein de sa formation politique, et même au niveau de la grande majorité présidentiel, en interdisant tout débat autour de la question de son mandat. En fin stratège politique, il a réussi à mettre sous sa coupole tous les «aboyeurs», dont le maire de Podor, Aïssata Tall Sall, Souleymane Ndéné Ndiaye, Modou Diagne Fada, Abdoulaye Baldé, entre autres. Mieux, pour avoir «affaibli» ses alliés, il serait en droit de solliciter leur soutien en 2024, si toutefois le Conseil constitutionnel lui donnait carte blanche, car n’ayant aucun leader au sein de la ladite coalition prêt à le succéder.

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