Algérie : la Commission Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples condamne la dissolution par les autorités d’une ONG des Droits de l’Homme

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Dans un acte de représailles contre les défenseurs des droits de l’Homme en Algérie, les autorités judiciaires du pays ont décidé la dissolution du Rassemblement Actions Jeunesse (RAJ), une association algérienne très active dans le hirak de 2019.
Les autorités algériennes reprochent à l’association “d’agir en violation de la loi sur les associations et en contradiction avec les objectifs énumérés dans ses statuts”.
En réaction à cette décision de dissolution, la Commission Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples (CADHP) a publié, le 24 février 2023, un communiqué de presse dans lequel elle exprime sa préoccupation quant à la détérioration de la situation des défenseurs des droits de l’homme en Afrique du Nord, particulièrement en Algérie.
À ce titre, la CADHP a appelé les autorités algériennes à l’annulation de cette décision qui demeure contradictoire avec les dispositions de la Charte africaine des droits de l’homme et des peuples, notamment celles relatives à la liberté d’association et de réunion, ainsi que d’autres instruments internationaux et régionaux relatifs aux droits de l’homme auxquels l’Algérie est partie.
 » La Commission Africaine déplore une telle mesure et souhaite rappeler aux autorités algériennes que pareille décision pour judiciaire qu’elle soit, n’en demeure pas moins contradictoire avec les obligations découlant des articles 10 et 11 sur la liberté d’association et de réunion protégées par la Charte Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples (la Charte Africaine) ; ainsi que d’ autres instruments internationaux et régionaux relatifs aux droits de l’homme auxquels l’Algérie est partie. Elle est également contraire aux Lignes Directrices sur la liberté d’association et de réunion en Afrique ».
Pour la Commission, cette décision inadmissible constitue un acte d’intimidation et de tentative de réduction au silence des défenseurs des droits de l’homme et contribue sans conteste à la réduction de l’espace civique dans ce pays. Elle invite les autorités algériennes à examiner souverainement les voies et moyens de son annulation.
Selon les médias algériens, le Conseil d’Etat a également décidé de suspendre le Mouvement démocratique et social (MDS), un parti de gauche engagé lui aussi dans les manifestations du Hirak.

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